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Journal | Juin 2021

 
  • mardi 1er,
La loi de la jungle
La loi de la jungle

La loi de la jungle, film de Antonin Peretjatko, 2016

Loupé au ciné, j’en avais entendu beaucoup de bien. Loupé, une seconde fois. Je n’ai pas du tout été sensible à l’humour, au scénario, à rien en fait... Du « second degré », certes, mais ce que j’aime bien dans la caricature, c’est la subtilité, la finesse. Ici on est plutôt du côté des patogaz. Chacun sa came, ici pas la mienne, c’est certain.

 

 
  • samedi 5,
Le repas des fauves suivi de L'hôtel des deux mondes — Cie L'oiseau sur le toit
Le repas des fauves suivi de L’hôtel des deux mondes — Cie L’oiseau sur le toit

Le repas des fauves suivi de L’hôtel des deux mondes, Compagnie L’oiseau sur le toit, 2020-2021

La découverte de deux pièces que je ne connaissais pas, interprétées par une Compagnie de comédiens amateurs, quoi de mieux pour retrouver le plaisir du partage, de l’échange et des applaudissements ?
Un excellent moment et de belles découvertes.

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  • dimanche 6,
Colorful Karafuru
Colorful Karafuru

Colorful Karafuru, film de Keiichi Hara, 2011

L’esprit d’un jeune homme qui vient de mourir se voit offrir une deuxième chance en s’incarnant en Makoto, un élève de 3e qui vient de se suicider. Visuellement très agréable, le scénario un peu trop téléphoné entre les quiproquos attendus et le dénouement sans surprise, j’ai cependant bien apprécié tout ce qui a trait à ces petits riens qui font que la vie vaut la peine qu’on s’y accroche lorsque tout autour rien ne va, et qui reste le propos central du film. Un peu de poésie ? Jamais de refus !

 

 
  • dimanche 13,
Falling
Falling

Falling, film de Viggo Mortensen, 2020

La loi des séries s’impose souvent d’elle-même. À moins qu’il s’agisse de rapprochements dus à sa propre interprétation fonction des problématiques personnelles du moment — ça s’est vu. Mais je ne me sens pas encore intimement touchée par le vieillissement, la déliquescence, Alzheimer ou simplement la sénilité. Deux semaines après l’éblouissant Father, et toutes ses feuilles qui tombent, un autre traitement de sujets proches, mais pas tout à fait similaires, et notamment du rapport parent-enfant dans ce Falling très personnel et tout en demi-teintes d’un Viggo Mortensen à la sensibilité à fleur de peau. Vous le connaissiez acteur, éventuellement aussi poète, musicien, peintre et photographe (et pas dégueu !), le voici encore scénariste, réalisateur, compositeur et même pianiste de sa propre partition... le rustre, vulgaire et balourd côtoie l’élégance et la délicatesse dans l’observation sans atermoiement du glissement inexorable et fatal. Le temps, aussi, du retour sur une vie, quelle qu’elle soit ; le pire salopard est-il fondamentalement un monstre ? Et est-il si facile de juger ? Une pure pépite.

 

 
  • dimanche 20,
Buñuel après l'âge d'or Buñuel en el laberinto de las tortugas
Buñuel après l’âge d’or Buñuel en el laberinto de las tortugas

Buñuel après l’âge d’or Buñuel en el laberinto de las tortugas, film de Salvador Simó, 2019

Film d’animation retraçant les déconvenues de Buñuel lors du tournage de Terre sans pain, dans la région de Las Hurdes (Estrémadure, Espagne) en 1932. Je n’ai pas du tout aimé ni le dessin, ni l’animation, et encore moins l’écriture. La région montagneuse nécessitait-elle aussi des patogaz pour la plume ? Bref, pour moi un moment long et chiant, pas d’bol, y’avait sans doute de quoi...

 

Natür Therapy Mot Naturen
Natür Therapy Mot Naturen

Natür Therapy Mot Naturen, film de Ole Giæver et Marte Vold, 2014

Crise de quarantaine cul nu dans les grands espaces norvégiens. Pas inventé, c’est l’affiche ci-contre, qui finalement résume bien le propos du film : la fuite d’une vie laborieusement construite s’avérant ennuyeuse, confrontation du corps à son environnement par l’effort, les sensations, douleur, plaisir, retour à l’essentiel où le corps guide, tant qu’il pourra tenir. Une parenthèse vivifiante, les paysages pour ne rien gâcher.

 

 
  • lundi 21,
Life like Love thy keepers
Life like Love thy keepers

Life like Love thy keepers, film de Josh Janowicz, 2019

Encore, je le crains, un bon film de sf qui passera sous les radars avant de tomber dans les limbes de l’oubli généralisé... je me demande si cette malédiction ne touche pas particulièrement les films dont le titre change en cours de route, comme ç’avait aussi été le cas du Lazarus Project vu en avant-première aux Utopiales 2017 renommé Realive, vu... nulle part, et qui pourtant, à mon sens, valait largement quelques mots bienveillants. Dans les deux cas, une invitation à la réflexion philosophique, sociale, éthique (est-ce là le cœur du problème ? la sf grand public ne devrait-elle se limiter qu’au spectaculaire ?).
Ici, la question de comment considérer l’autre, au moment où un jeune couple fait l’acquisition d’un robot humanoïde à l’humanité confondante... la part du servant, clin d’œil à l’exploitation de l’homme par l’homme, la part de ce qui définit l’humanité même, lorsque le programme de conversation, d’attentions et de douceur atteint la frontière de ce qui serait une amitié, la part sensuelle, et sexuelle, entre réification et jalousie, la part aussi de projection sur l’autre, qui fait qu’une partie de cet autre n’est souvent que ce que l’on y met soi-même, à tort ou à raison, au risque de la déception (de soi-même, mais on ne se l’avouera pas). L’interrogation, finalement, de ce que chacun peut représenter pour l’autre, au-delà de la « simple » question technologique du comment considérer un être-machine et de toutes les portes qu’elle ouvre en cascade. C’est là, je trouve, que changer le titre est fortement dommageable... le premier titre faisant directement référence au « Love thy neighbor... » largement repris dans la culture anglo-saxonne, soit aime ton prochain comme toi-même ; le gardien pouvant ici aussi bien revêtir le sens de celui qui garde que de celui qui possède...

Realive Proyecto Lazaro
Realive Proyecto Lazaro

Certes, on n’atteint pas ici la qualité du Premier Contact de Villeneuve, et le film comporte quelques maladresses de jeunesse, à mon sens largement excusées par les vertiges scénaristiques qu’il nous offre. Si vous aimez bien le cinéma d’anticipation avec des gros morceaux de philo dedans, c’est par ici !!

 

 
  • dimanche 27,
Une éducation norvégienne Sønner av Norge
Une éducation norvégienne Sønner av Norge

Une éducation norvégienne Sønner av Norge, film de Jens Lien, 2012

Parfois, quand on habite un patelin modeste de Norvège sinistré (ou en cours) par le chômage et le développement du consumérisme et qu’on perd son boulot (par refus de baisser son pantalon sur des valeurs opposées à ce qu’on est) et l’être aimé, la vie commence à devenir compliquée. Mais il n’est pas interdit de choisir le parti d’en rire, puisque tout ceci n’est qu’une grosse blague. Souvenirs d’enfance. Tragi-comédie (beaucoup plus sombre malgré tout que ne laisse l’entendre l’affiche), on ne sait plus tout à fait si l’insouciance choisie relève du désir d’accueillir la vie — en dehors des cases — ou d’une forme d’autodestruction, la frontière me semblant, selon les circonstances, assez ténue. Un film que j’ai eu beaucoup de plaisir à voir, petit ofni iconoclaste, ça fait du bien =)

 

 
  • mardi 29,
Les fous du son
Les fous du son

Les fous du son, essai de Laurent de Wilde, 2016, Éditions Grasset

L’histoire — épique — de la musique électronique, de ses prémices à nos jours, à travers la vie de ceux qui, brique après brique, l’ont inventée. Riche d’anecdotes (souvent autour du schéma récurrent de la spoliation des inventeurs par les financiers), Laurent de Wilde nous livre un discours particulièrement érudit et dense, et donc précieux pour tous les curieux, fans de musique, d’électronique, d’histoire, digne, sinon dans la forme, au moins dans la quantité et la qualité du tableau dressé une référence de musicologie. À titre personnel, trop dense peut-être, mais je suis tout de même parvenue à en venir à bout avec plaisir et acharnement, même si ma curiosité non spécialisée se serait satisfaite de moins de mots (par rapport à mes connaissances de base et ce que je suis capable d’en retenir. Me paraît cependant indispensable à tout connaisseur ou passionné du sujet.

Pousser les potars

 

La coiffe de naissance
La coiffe de naissance

La coiffe de naissance, roman graphique d’Alan Moore et Eddie Campbell, 2013 dans l’édition française de Çà et Là, traduite par

Sur la base d’une anecdote familiale, d’un besoin de transmettre une histoire pour la faire se prolonger dans la tête de ses récipiendaires, le récit d’une vie, simple, commune, d’une naissance, et par là le retour à l’essence même de l’humain, de la vie, la dilatation du texte et du dessin jusqu’au bord du vertige existentiel, comme Alan Moore et Eddie Campbell ont le talent de le faire. En reste quelque chose d’éthéré, qui touche au plus profond.

 

P.-S.

Reprise tardive de ce journal, les souvenirs s’émoussent, en reste une sensation, une image, beaucoup plus succinct que lorsque la digestion est toujours en cours... =)

Première mise en ligne 9 septembre 2021, dernière modification le 9 septembre 2021

LR CC by-nd

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